L’ergonomie...un pas vers l'autonomie

Retour aux articles

Je débuterai ce texte par une première question : Qu’est-ce que l’ergonomie? On entend ce mot de plus en plus fréquemment et sur tous les sujets passant d’une cuisine ergonomique à une souris ergonomique. Mais qu’en est-il réellement? Tout d’abord, il faut comprendre que l’ergonomie est la science qui analyse l’activité de travail. Par la suite, l’interprétation que fera chaque individu sera marquée par son expérience et sa vision de l’ergonomie. Pour ma part, l’ergonomie est un aspect dans les entreprises qui touche plusieurs niveaux et surtout plusieurs acteurs.

 

Quand on parle d’ergonomie, on entend très régulièrement différents enjeux : les troubles musculosquelettiques, la formation sur la manutention manuelle, comité ergo, etc. L’ensemble de ces réponses sont vraies et toutes aussi importantes. Toutefois pourquoi ne pas intégrer l’ergonomie dans un processus durable et surtout à tous les niveaux hiérarchiques dans une entreprise?

 

Afin de vous démontrer l’efficacité de gérer l’ergonomie à tous les niveaux hiérarchiques voici un exemple concret dont nous avons pu participer activement. Je vous présente les étapes et les points importants qui ont été suivis afin d’atteindre les objectifs du mandat confié. Le mandat confié est d’aider l’organisation à établir une culture en ergonomie au sein de l’entreprise.

 

Première étape

 

Tout d’abord, des rencontres successives ont été planifiées afin d’avoir un regard complet sur la situation actuelle. Nous avons visité et analysé l’ensemble des départements afin de cibler les déterminants, de recevoir les plaintes et inconforts des employés, de recevoir les commentaires des superviseurs, le tout en fonction des normes usuelles d’ergonomie. L’analyse de l’activité de travail fut une étape majeure ayant pour objectif de prioriser les actions et d’agir en fonction de la culture de l’entreprise, des tâches réelles des travailleurs et du rôle des superviseurs. La durée totale de l’analyse s’est échelonnée sur une période d’environ 2 mois.

 

Deuxième étape

 

Par la suite, nous avons ciblé les déterminants et les projets prioritaires. Nous nous sommes également joints aux projets déjà existants ainsi qu’aux demandes de l’entreprise. Plusieurs enjeux se concentraient sur l’équipement de production et les outils utilisés. Suite aux évaluations ergonomiques, nous avons été en mesure d’établir des pistes de solution visant à réduire des postures dites contraignantes, ainsi que des charges à manutentionner. En quelques jours déjà, 5 à 6 projets étaient en cours de réussite. En collaboration avec les travailleurs, superviseurs, chef d’équipe, conseiller SST, directeur d’usine et directeur de production ainsi que les travailleurs de maintenance, nous avons adressé une liste complète des problématiques rencontrées.

C’est ici le point important : sans l’aide des travailleurs de maintenance plusieurs solutions n’auraient pas été réglées à ce jour. Nous avons écrit un guide sur les différentes composantes de l’ergonomie, soit au niveau des hauteurs de travail, les positions à éviter, le diamètre des outils à privilégier, etc. À l’aide de ce guide, de rencontres et de formation, les employés de maintenance ont su modifier, ajouter, enlever et remplacer des équipements et des outils dans le but de rendre les postures de travail moins inconfortables et ainsi augmenter la productivité des employés.

 

Les employés de maintenance veillent à l’entretien des équipements et à la réparation de ceux-ci. Dans ces circonstances, ils s’avèrent être des employés de choix au niveau de l’ergonomie puisqu’ils ont l’expertise pour modifier les équipements plus facilement et efficacement. L’un des projets a permis une augmentation exemplaire de la rapidité d’exécution, soit une tâche qui prenait auparavant 45 minutes en prend maintenant moins de 5 suite à la fabrication de l’équipement adéquat. Cette modification a été effectuée à moindre coût, soit uniquement le temps de l’employé. Il n’a pas été question d’acheter un équipement neuf.

Avant l’intervention avant_intervention

Après l’interventionapres_intervention

Troisième étape

 

Dans un troisième temps, la formation « Formation des superviseurs » a été présentée dans le but de conscientiser les superviseurs à leur rôle au niveau de l’ergonomie. La formation avait comme objectifs d’augmenter leurs connaissances au niveau des troubles musculosquelettiques, les sensibiliser à reconnaître des tâches problématiques, découvrir les postes à risque, être à l’écoute de leurs travailleurs, savoir communiquer efficacement avec les employés et trouver des solutions durables et efficaces. La formation a été présentée aux superviseurs ainsi qu’aux employés du comité SST. Cette formation permet à l’entreprise d’obtenir une plus grande autonomie grâce à des ressources à l’interne qui possèdent des bases en ergonomie.

 

Conclusion

 

Une considération additionnelle de l’opinion et des suggestions des travailleurs de plancher, notamment l’avis du personnel de maintenance, est parfois la solution idéale à des problématiques risibles. Bien entendu, toute problématique persistante et nécessitant une intervention additionnelle peut être considérée peu importe l’étape du processus, que ce soit l’analyse, la recherche ou la mise en place de solutions. L’ergonomie est au sein même de l’actualité dans l’industrie mondiale, il est important d’utiliser les bonnes ressources, les bons outils et ainsi prévenir ce qui est prévisible.

Vous désirez discuter de vos besoins en ergonomie? Contacter nos ergonomes