Les 5 vérités qu’il faut connaître à propos des tendinopathies

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  • Qu’est-ce qu’un tendon?

Les tendons sont des bandes de tissus fibreux qui servent à relier les muscles aux os. On pourrait l’illustrer comme une corde qui attache les muscles au squelette. Lorsque le muscle se contracte pour créer un mouvement, le tendon transmet à l’os une tension afin de provoquer le mouvement des segments. Les tendons sont de couleur blanche, car ils sont peu vascularisés. Cette caractéristique peut également expliquer pourqtendonuoi la guérison de ce type de structure est plus lente lorsqu’elle est lésée. En effet, comme les tendons n’ont pas accès à une circulation sanguine importante, ceux-ci n’ont pas accès à des nutriments et à l’oxygène de façon optimale pour assurer une guérison rapide.

Toutefois, de nombreux nerfs sont impliqués dans l’action tendineuse afin de fournir les informations de la charge et la position du membre auquel il est attaché.

 

  • Tendinite, tendinose, tendinopathie, quel terme devrait-on employer….?

Difficile de savoir quel terme utiliser pour être juste! Couramment, on utilise le terme «tendinite» pour décrire l’inflammation d’un tendon. Toutefois, certaines études récentes ont démontré qu’il n’existe pas de preuve hors de tout doute que l’inflammation est toujours présente dans le cas des troubles tendineux. Quelques molécules inflammatoires peuvent entrer en jeu, mais il peut également s’agir d’un changement tissulaire dégénératif au niveau du tendon. Conséquemment, il est maintenant recommandé d’utiliser le terme «tendinose» ou «tendinopathie» afin de ne pas induire automatiquement la composante inflammatoire dans ce type de pathologie.

Lorsque le tendon est lésé, il est possible que la modification pathologique du tissu tendineux ne s’améliore pas avec le temps, même avec les meilleurs traitements. Par contre, cela ne signifie pas toujours la présence d’une douleur de façon permanente. En effet, des études démontrent que l’aspect des tissus n’est pas nécessairement corrélé avec la présence de douleur.

 

  • Quels sont les facteurs de risques associés aux tendinopathies?

La survenue de troubles tendineux sont fréquemment associés à une multitude de facteurs que l’on dit intrinsèques ou extrinsèques. Les facteurs intrinsèques constituent les risques provenant de l’individu lui-même tandis que les facteurs extrinsèques représentent tout ce qui fait partie de l’environnement de celui-ci :

tendon 2

Facteurs intrinsèques :

  • L’âge: Bien qu’on ne puisse contrôler cette variable, il est possible de réduire les impacts de ce facteur en gardant une bonne forme physique et en priorisant les échauffements physiques avant un effort (au travail, dans le sport, etc.). Effectivement, plus on est âgé et plus on est sujet aux affections des tendons ;
  • La morphologie des articulations: Chaque individu a une anatomie propre. Certains déséquilibre, comme par exemple l’inégalité des membres inférieurs, peut induire des lésions tendineuses, car les tendons ne sont pas mis sous tension dans leur axe naturel ;
  • L’hygiène de vie: Plusieurs de nos habitudes de vie ont des impacts notables sur la santé de nos tendons. Entre autres, le manque de sommeil, la consommation excessive d’alcool ou de tabac, une mauvaise gestion du stress sont quelques exemples qui peuvent entraîner une dégénérescence plus précoce des tendons.
  • Les maladies physiologiques : Certaines affections ou maladies peuvent augmenter de façon significative le risque de développer une tendinite, notamment une concentration élevée de cholestérol dans le sang ainsi que la présence de diabète. L’utilisation de certains antibiotiques peut également favoriser le risque de blessure aux tendons.

 

 Facteurs extrinsèques

  • Surutilisation ou excès de certaines activités: Certaines tâches ou activités demandent au tendon de stocker de l’énergie (mouvements répétitifs), ce qui peut mener à des microtraumatismes de la structure. Un mouvement soudain et excessif ou la compression d’un ou plusieurs tendons peut aussi s’avérer problématique.
  • Technique de travail inadéquate: Au travail ou même dans les loisirs, tel le sport, la mécanique de mauvais gestes répétés représente un facteur de risque de tendinopathies. En effet, si un mouvement est effectué dans un axe ne respectant pas l’alignement naturel du corps humain, le ou les tendons impliqués dans le mouvement pourra éventuellement être lésé.
  • Outils de travail utilisés : La poignée de certains outils peut notamment induire des postures contraignantes pour les articulations des membres supérieurs. Il peut donc être pertinent d’analyser le diamètre, la longueur, la forme et le niveau de vibration des outils utilisés quotidiennement.

 

 

  • Est-ce que le repos devrait être prioriser dans la guérison d’une tendinopathie?

Lors de la prise en charge d’une tendinopathie, il est évident que la réduction des contraintes mécaniques est indispensable pour diminuer la douleur. Il est alors logique de réduire temporairement le stockage d’énergie du tendon. Toutefois, il est important de comprendre que s’il y a absence de sollicitations mécaniques, le tendon risque de s’atrophier et de perdre ses propriétés mécaniques.

Parallèlement à la modification des modes opératoires et de l’analyse des outils utilisés, les exercices représente un traitement qui a fait ses preuves dans le cas d’une tendinopathie. Les tendons doivent être remis sous contrainte graduellement afin qu’ils puissent développer leur tolérance aux contraintes nécessaires dans le quotidien de l’individu.

 

  • Comment peut-on réduire notre risque de développer une tendinopathie?

 

Au travail :

  • S’assurer que les modes opératoires sont sécuritaires (par le biais de la formation et du coaching des travailleurs et/ou superviseurs);
  • Procéder à la conception ou la modification d’outils ou de postes de travail pouvant augmenter la contrainte aux tendons;
  • Favoriser l’alternance de tâches et les micro-pauses pour réduire le stockage d’énergie dans les tendons.

 

Habitudes de vie :

  • Adopter de saines habitudes de vie au quotidien, qu’il s’agisse de bien s’alimenter, dormir suffisamment, faire de l’activité physique, consommation de tabac et d’alcool, etc.
  • Éviter les activités physiques excessives sans préparation adéquate;
  • Effectuer des exercices d’échauffement avant toutes tâches physiques afin d’éviter les risques reliés aux efforts soudains.

 

En bref,

Les tendinopathies sont malheureusement présentes dans les milieux de travail et peuvent devenir très invalidantes pour les individus qui en souffrent. Il est donc important d’agir en prévention afin de réduire l’incidence de ce trouble musculo-squelettique.

Si vous désirez agir pour éviter ce risque de blessures, ou maximiser la prise en charge de travailleurs souffrant de tendinopathie, n’hésitez pas à nous consulter pour recevoir les conseils de nos experts!

 

 

Sources:

Abate M, Gravare-Silbernagel K, Siljeholm C, et al.: Pathogenesis of tendinopathies: inflammation or degeneration? Arthritis Research and Therapy. 2009, 11:235.

Cook J, Purdam C: Is compressive load a factor in the development of tendinopathy? British Journal of Sports Medicine. 2012, 46:163-168.

Littlewood C, Malliaras P, Bateman M, et al.: The central nervous system–An additional consideration in ‘rotator cuff tendinopathy’and a potential basis for understanding response to loaded therapeutic exercise. Manual therapy. 2013.

Malliaras P, Barton CJ, Reeves ND, Langberg H: Achilles and Patellar Tendinopathy Loading Programmes. Sports Medicine. 2013:1-20.

 

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